Aider la Mission Locale et l'insertion des jeunes dans le monde du travail grâce au jeu vidéo

Industrie

RH et recrutement

Type d’entreprise

SAS

Challenge
Améliorer l’expérience candidat lors des recrutements pour les entreprises en proposant une solution innovante, ludique et non-rébarbative.
Résultats
  • Gain de temps lors de la pré-sélection des candidats
  • Fiabilisation des recrutements
  • Analyse des soft skills plus fiable et efficace
  • Meilleure expérience candidat
  • Amélioration de l’image de marque employeur

 

 

Aider les jeunes dans l’insertion professionnelle

Les Missions Locales sont des organismes chargés de l’accueil, de l’information, de l’orientation et de l’accompagnement des jeunes. Elles s’adressent à tous les jeunes de 16 à 25 ans qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi, à la formation ou à l’autonomie.
 
La Gaming House de l’insertion (GHINS) est un lieu de 100m2 dont l’objectif est d’allier un accompagnement d’insertion professionnel pour les jeunes de 16 à 25 ans, dans un environnement esport. Parmi ses fondateurs, on retrouve Mathias DAVY, directeur de la mission locale du Pays d’Aix, interviewé pour répondre à nos questions au sujet de l’insertion des jeunes dans le monde professionnel.

"Skilleo a clairement révélé des potentiels chez nos jeunes et la prise de conscience de ces potentiels : accomplir une tâche en équipe, coordonner les actions d’un groupe, accomplir une tâche tout court… On suivra les évolutions de Skilleo, et on est très content pour le moment."

Comment avez-vous trouvé l’outil Skilleo ?

“Dans l’ensemble c’est un très bel outil. Un des points d’amélioration serait d’ajouter la possibilité de scinder l’audio par poste de travail pour faciliter l’écoute. Aussi, Skilleo est très complémentaire d’un autre outil que nous utilisons, qui est MasterCV. Cela permet de faire un CV en basant l’ossature sur les compétences. S’il était possible que les soft skills des jeunes puissent être directement mises dans le CV, ce serait vraiment incroyable.”

Quel avenir pour le recrutement sans CV pour vous ?

On en est encore loin. Les entreprises ne sont peut-être pas encore prêtes et les prérequis restent les mêmes. Nous sommes conscients qu’il y a une grande nécessité de faire changer les mentalités, mais pour cela il y a besoin d’une action commune relayée par un financeur comme l’Etat ou une CCI.

Si avenir il y a, il est assez obscur car la campagne sans CV n’a pas encore démarré. C’est en y allant progressivement qu’elle se fera. Lorsqu’on parle de compétences humaines, la plupart des gens voient ça comme une futilité, ils se basent encore sur des critères plus classiques. Pour faire évoluer les choses, il faudrait peut-être commencer en faisant croiser plusieurs outils comme Skilleo et MasterCV par exemple, et donner une meilleure visibilité. Il faudrait réfléchir à une stratégie de genèse du « sans CV » et faire évoluer les mentalités, ce qui n’est pas encore prêt d’arriver.”

Quels sont les profils de jeunes que vous avez le plus souvent ?

 

“Ce sont des jeunes de 16 à 25 ans sans projet de vie professionnel défini, sans forcément de problématiques sociales, en étant tous plus ou moins diplômés (BEP ou CAP). Minoritairement on retrouve des décrocheurs et des mineurs, mais la grande majorité ont des projets professionnels qui restent à définir. “

Quel est votre avis sur la valorisation des soft skills et l’insertion des jeunes aujourd’hui ?

 

“Pour moi, l’insertion c’est quelque chose de bien spécifique, et la plupart ont tendance à trop généraliser, de la même manière qu’on pourrait dire que l’esport est à la fois un métier, un divertissement et du jeu vidéo.

Pour les skills, c’est la même chose : il y a les mid skills, les hard skills… Il faut vraiment éveiller les consciences de la façon la plus large possible, et Pôle Emploi fait notamment des ateliers là-dessus. Toute l‘approche de la Gaming House repose sur la valorisation des compétences : ainsi, on utilisera plutôt le terme « approche compétence » plutôt que soft skills. On observe qu’en prenant cet axe-là, les jeunes s’ouvrent plus facilement, ils sont mis en confiance, et on obtient de meilleurs résultats qu’avec des approches classiques.”

Comment vous est venue l’idée de créer la GHINS (Gaming House de l’insertion) ?

“Tout est parti d’un projet personnel et d’une réflexion que j’avais eue avec mon frère. Etant joueurs de jeux vidéo depuis l’enfance, nous avons toujours trouvé dommage de voir que les compétences que nous mettons en œuvre à travers les jeux n’étaient jamais bien perçues par les parents et grands-parents à l’époque. En réalité, les jeux vidéo sont bien plus que ça, et ce serait dommage de ne pas le mettre en lien avec l’insertion, qui est notre cœur de métier. L’objectif était de permettre aux jeunes de pouvoir prendre conscience de leurs compétences via les éléments de langage du jeu vidéo, mais également via le sport.

Comment a été financé le projet GHINS ?

“Nous avons pu trouver des financements temporaires avec une expérimentation de 3 ans. Nous avons pu avoir des locaux en quartier prioritaire, inoccupés pour le moment. Ils sont à notre disposition gratuitement, ce qui nous a permis de faire d’importantes économies sur le loyer pendant ces 3 ans dans le cadre de l’expérimentation. Concernant le matériel, nous avons pu faire du leasing avec une équipe eSport qui nous a facilité les choses pour trouver le matériel durant la période de post-Covid. Nous avons ensuite pu obtenir un pack avec les séances de coaching que nous donnons à nos joueurs, les maillots eSport et du bon matériel à moindre coût.”

Comment ça se passe aujourd’hui pour vous ?

“Nous avons connu un boom en termes d’activités pendant le post-Covid avec notamment la mise en place de l’aide à l’alternance, et l’année 2023 commence très bien aussi, les jeunes sont toujours là. Par rapport à Mission Locale, l’actualité fait que nous avons  été un peu bousculés par le projet France Travail notamment, ce qui nous empêche d’avoir de la visibilité pour la suite. Nous essayons de faire des actions et d’avoir un langage qui se rapproche le plus possible de celui des jeunes, que ce soit sur la Gaming House ou sur nos outils de communication globale. Nous essayons de faire changer les choses. Je dirai qu’on s’en sort bien malgré l’actualité tumultueuse.”

Voyez-vous des pistes d’amélioration pour le secteur du recrutement ?

“Je pense qu’il faut miser sur le format sans CV et sur l’approche compétence, mais également encourager les entreprises à venir vers nous pour faire part de leurs offres. Le milieu associatif doit également faire une concession là-dessus à mon avis, je trouve dommage que ce soit à nous de leur proposer.”

Est-ce que Skilleo a permis d’aider à réinsérer les jeunes dans le monde du travail ?

“Pas dans le monde du travail directement. En revanche, ce qui est certain, c’est que Skilleo a clairement révélé des potentiels chez nos jeunes ainsi que la prise de conscience de ces potentiels : accomplir une tâche en équipe, coordonner les actions d’un groupe, accomplir une tâche tout court… Il ne faut pas oublier que nous avons un public très large, et que ces personnes ont besoin d’être valorisées et non pas stigmatisées. Elles ont besoin de prendre conscience de ce que c’est que de travailler en équipe, et le jeu vidéo est un excellent moyen pour nous de les y initier, d’éveiller la prise de conscience de compétences qui serviront plus tard lors de la mise en emploi.”

Comment vous vous projetez avec Skilleo ?

“Nous allons continuer avec Skilleo, nous sommes très contents pour le moment. On espère seulement que ça s’ouvrira un peu plus sur les licences de jeux proposées.”